Le 1er album du percussionniste, batteur et producteur Sarathy Korwar marie la musique folklorique traditionnelle de la communauté Sidi en Inde avec le jazz et les musiques électroniques. Il s’agit d’une sortie en collaboration entre Ninja Tune et la Fondation Steve Reid – parrainée par Gilles Peterson avec le double objectif d’aider les musiciens en crise et de soutenir les nouveaux talents.
Sarathy est un ancien élève du programme de développement de la Fondation, encadré par Four Tet, Emanative, Floating Points, Koreless et Gilles Peterson.
“Sarathy a instantanément attiré mon attention quand il a dit vouloir faire un album mélangeant la musique folk traditionnelle et le jazz – qui sont deux grandes influences pour moi. Son album réussit à rassembler ces différents univers d’une manière élégante, tout en gardant son propre style ainsi que ses propres idées à travers sa musique. Agréablement différent, il s’agit d’une expérience d’écoute profonde et puissante.” Four Tet
La Fondation Steve Reid commémore la vie et l’héritage du légendaire percussionniste / batteur Steve Reid. L’album de Sarathy Korwar suit la lignée et l’esprit de Reid, ayant quitté New York au milieu des années 1960 pour accomplir un pèlerinage spirituel à travers l’Afrique.
Conçu pendant un long voyage dans la région de Gujarat, suivi de séances aux Studios Dawn à Pune, l’album a été réalisé à partir de field-recordings enregistrés auprès de La Troupe de Sidi de Ratanpur, dont les voix et les percussions forment l’épine dorsale de Day To Day. La troupe dispose de cinq batteurs – leurs polyrythmies reflétant leur héritage africain, contrairement aux batteurs indiens traditionnels qui jouent à l’unisson.
“Le disque parle de la façon dont nous vivons, individuellement et collectivement, au quotidien, les tâches et les rituels quotidiens qui nous rassemblent. C’est une célébration du trivial et du banal” explique Sarathy. Les rag quilts colorés que les Sidis fabriquent à la main en utilisant des tissus de récupération est une métaphore parfaite pour le disque : “les femmes Sidis font des collages impressionnants à partir de chiffons de tous les jours”, dit-il, “c’est comme ça que je vois mon album”.
Premier extrait de Day to Day :
Né aux Etats-Unis, Sarathy Korwar a grandi à Ahmedabad et à Chennai, en Inde. Il a commencé à jouer des tablas à l’âge de dix ans mais a aussi été exposé à la musique américaine qu’il entendait à la radio et qui s’échappait à travers la porte du magasin de disques de jazz local ; Ahmad Jamal et John Coltrane furent ainsi découverts très tôt. À 17 ans, Sarathy déménage à Pune pour préparer un diplôme de sciences environnementales, mais consacre plutôt son temps à la musique, s’entraînant aux tablas sous la tutelle de Rajeev Devasthali, adaptant sa technique à la batterie occidentale et jouant comme musicien de session. À la fin de son cursus, Sarathy envisage de poursuivre sa carrière dans la musique et déménage a Londres, où il est formé aux tablas classiques par Sanju Sahai et obtient un diplôme de musique à l’Ecole des Hautes Études Africaines et Orientales (SOAS) avec comme spécialité l’adaptation des rythmiques traditionnelles indiennes aux percussions occidentales.
Frayant avec la nouvelle scène jazz de Londres, Sarathy rencontre Shabaka Hutchings (Sons of Kemet, The Comet is Coming), Cara Stacey (Kit Records) et joue avec le clarinettiste Arun Ghosh. Il a toutefois très vite l’envie de créer de la musique sous son nom propre ; il commence des recherches qui le mèneront à formuler le concept derrière Day to Day et prépare un voyage en Inde pour enregistrer la communauté Sidi. Ce n’est que fin 2014 que Sarathy entend parler de la fondation Steve Reid. Il se porte candidat avec une vidéo de trois minutes expliquant son projet et se voit intégrer le programme, sous l’égide de Four Tet, Floating Points, Gilles Peterson, Koreless et Emanative (alias Nick Woodmansey qui a mixé l’album).
“Day To Day est le premier album exceptionnel d’un multi-percussioniste qui mélange le jazz, la musique électronique et les harmonies indiennes” Gilles Peterson