2012/09/05 at 12:13
Lukid “Lonely At The Top” (Werkdiscs)

Il faut qu’on vous parle de Lukid. Vous vous demandez peut-être ce qui est arrivé à l’adorable chenapan aux cheveux bouclés qui vous avait apporté son doux et triste premier album Onando en pleine période New Labour lors de l’été 2007. Si l’on devait tracer une ligne allant de ce premier album à son dernier opus sorti sur le label GLUM, elle retracerait le naufrage d’un esprit au plus profond d’eaux glaciales. Les beats Tony blair ont disparu. Ceci est à présent l’Angleterre de Cameron.

Mais bien qu’en surface, les choses peuvent paraître glaciales, son nouvel album (intitulé Lonely At The Top) est en fait l’histoire d’un jeune homme qui est enfin en paix avec lui-même, ses idiosyncrasies et ses contradictions. Lukid n’essaie plus d’expliquer les choses. Il n’y a pas ici de pancarte indiquant le genre de l’album, et il n’essaie pas de répondre aux attentes de qui que ce soit.

Avec Lonely At The Top, on entend Lukid rassembler des éléments provenant de son arrière-boutique pour créer quelque chose qui ne ressemble en rien à ce qu’il a pu faire par le passé. Nous avons un aperçu de la colère brute présente sur ses sorties GLUM, un aperçu de la pop extatique et psychédélique qu’il crée avec Simon Lord dans le rôle d’Arclight, de son récent travail pour le documentaire « Personal Best », et de ses productions plus ensoleillées sorties sur le label Werk. Mais tout est assemblé avec une nouvelle voix et une nouvelle intention. Quoi qu’il soit arrivé à Lukid ces dernières années, avec l’arc narratif prudemment construit de Lonely At The Top, il donne l’impression d’une histoire de catharsis et de rédemption.

Lukid fait cela d’une manière si singulière, un peu plus à chaque sortie, que l’on est en droit de se demander pourquoi il n’est pas déjà un trésor national. Si vous l’apercevez assis sur un mur, son petit visage face au soleil, en train de fredonner tout en brandillant les jambes, arrêtez-vous et félicitez-le. On se sent seul quand on est au sommet.