Les affiches de cinéma n’échappent pas à l’esthétique colorée de cette période prolifique quelque soit le pays: Pologne, Inde, Japon, Allemagne, Etats? Unis (blaxplotation), etc. L’iconographie psychédélique envahit littéralement le grand public dès la fin des années 1960 en s’infiltrant dans la publicité et le cinéma, troquant son statut de contre? culture alternative pour celui d’art populaire.
Films militants, scandales de l’érotisme, dessins animés, comédies musicales, documentaires, polars, films d’horreur, aucun genre n’est laissé à l’écart et les expérimentations sont omniprésentes tant dans le scénario que le montage. La libération des mœurs semble offrir aux affiches de cinéma l’opportunité de sortir du répertoire graphique léché de la nouvelle vague et du maniérisme américain des années 1950.
Puisant leurs références dans le surréalisme, la mythologie grecque ou l’art nouveau, les artistes se servent de couleurs éblouissantes et développent de nouvelles techniques.
Progressivement, l’invention de machines plus légères que la caméra 35mm va permettre une exploration de plus en plus aisée du cinéma pornographique. Ils autoriseront de nombreux amateurs à réaliser leurs propres films dès la fin des années 1940. Mais c’est la diffusion dans les sex-shops, à partir du milieu des années 1960, de boucles visibles sur des visionneuses individuelles qui va constituer l’étape décisive.
Profitant d’un assouplissement de la définition légale de l’obscénité, elles vont former le gros du premier véritable film pornographique de l’histoire : le montage de bandes muettes, de loops, et de scènes inédites. Le climat est à la libération sexuelle, et la censure à mauvaise presse.