Au plus fort du mouvement psychédélique s’exprime la Free Press, ou Underground Press qui, vendue sous le manteau, laisse libre cours aux revendications d’une jeunesse en quête de libération. Artistes, journalistes indépendants, l’essentiel d’une génération y exprime la révolution souterraine qui allait changer la société.
La guerre du Vietnam, la reconnaissance des droits civiques, la découverte du LSD, la révolution sexuelle, sont autant de prétextes à la lutte.
La société nouvelle des enfants du flower power prône la communauté et le partage. Dans cet esprit est créé en 1966 l’Underground Press Syndicate (UPS, clin d’œil à la compagnie de transport), un réseau qui permettra jusqu’en 1973 aux journaux membres de réimprimer librement les contenus des uns et des autres.
Les formes reviennent aux courbes libres, aux volutes, aux lignes inspirées de la nature en général et du corps humain en particulier. Peuplé d’animaux fantastiques, faisant la part belle à l’inconscient et jouant des collages, la presse underground puise également son inspiration de Dada et du surréalisme.
La désobéissance civile devient le fer de lance d’un journalisme contestataire et revendicatif. La Free Press explose en Occident, et brasse toutes les révoltes, toutes les idées. Nous lui devons, entre autres, la prise de conscience écologique, le combat pour la reconnaissance des droits civiques des noirs et des homosexuels, les grands débats féministes ainsi que la légalisation de la pilule et de l’avortement.
Avant les radios libres, la Free Press libère l’opinion publique du carcan étatique, de son monopole et de sa censure.