Panama! 3, nouvelle édition de cette fameuse série de compilations célébrant le Panama, continue d’explorer les extraordinaires dimensions de la musique panaméenne des fertiles années 60 et 70 tout en creusant toujours plus profondément dans le creuset culturel de l’isthme, avec une sélection de morceaux réalisée par Will Holland (”Quantic”), Roberto Gyemant et Miles Cleret (”Panama! 1&2”).
Grâce à sa situation géographique unique, connectant Amérique du Nord et du Sud, le Panama est comme sa musique un riche mélange d’Amérique latine, de Caraïbes, d’Europe et bien sur de formes indigènes. De la calypso bilingue au jazz guajira, en passant par les guarachas tropicales et les tamboreras cumbia, les musiciens panaméens combinent agilement et brillamment les styles qui reètent l’environnement multi-culturel pendant les temps mouvementés de la jeune histoire du pays.
Comme c’est le cas avec toutes les productions du label Soundway, Panama! 3 est accompagnée d’un livret couleur de 24 pages rempli d’informations vitales, d’histoires secrètes, de photos vintages et d’une pochette vraiment étonnante.
Comme les précédents volumes, Panama ! 3 présente certains des groupes connus sous le nom de ‘Combos Nacionales’ comme Los Silvertones, Ralph Weeks (”The Exciters”) et Los Mozambiques. Les ‘Combos Nacionales’ ont émergé dans les années 60, inuencés par la période black power aux Etats-Unis, qui elle-même fusionnait jazz, calypso, salsa, cumbia, doo wop, soul et funk dans une certaine mesure.
Cependant, c’est le focus mis sur la calypso panaméenne qui diérencie cet album de ses prédécesseurs. Produit de l’immigration afro-antillaise de pays comme la Jamaïque et Trinidad, la calypso panaméenne peut être séparée en deux camps : les chansons joyeuses qui parlent du bon temps, des fêtes et des prouesses sexuelles, ou celles plus mélancoliques, mystérieuses et sombres qui traitent de tragédies et d’amours perdues. L’album s’ouvre avec le » Fire Down Below » de Lord Panama, dont le son fait très 50’s, mais avec un charisme impressionnant. La gure majeure de ce mouvement est sans conteste Lord Cobra, qui gure sur deux morceaux, dont le brillant “Partido Calysonian”, qui annonce la création du parti (politique) de la calypso et sacre le Mighty Sparrow comme roi de Trinidad.