Avec ces deux tracks mélangeant obsession et aliénation, qui donnent envie de s’abandonner à la musique et de se débattre pour retrouver son chemin, l’artiste anglo-tchèque résidant à Berlin prouve une nouvelle fois qu’être chanteur-compositeur ne se résume pas à une simple guitare acoustique et un sourire séduisant.
La première piste ‘’Pretend ‘’ est selon les propres mots d’Emika, « à propos de tous les aspects de la tricherie, de l’incrédulité.
Cela commence avec un synthé que je fais sonner comme un battement de coeur, et finit avec un charleston psychotique jouant une mélodie qui va vous transporter pendant votre sommeil ». Vraiment, c’est dur de le décrire mieux que ça. ‘’Professional Loving ‘’, traite d’ autre part, de la façon dont l’industrie musicale se sert de « l’amitié » comme forme de moyen de contrôle, le chant fragile délivré sur une montée puissante de basses et des notes oscillantes.
Les remixes proviennent de tous les horizons. Le Dj expérimental berlinois, Brandt Brauer Frick, lorgne vers un mix dépouillé de 8 minutes, évoluant à la frontière entre musique classique et techno. La techno de Kyle Hall est bien sûr, née à la source de Détroit et son enregistrement sur ‘’Pretend’’ reflète ces influences. L’interprétation de Dj Rashad, plus frénétique, de son côté, nous se rapproche de la witch-house de Chicago.
A l’époque des pop-starlettes stéréotypées, Emika s’est toujours démarquée de la meute. Une productrice de talent, qui se sert de sa voix et de ses propres obsessions pour façonner quelque chose d’unique, sa combinaison de la fragilité et de la puissance lui a permis d’émouvoir tout le monde de Resident Advisor au Guardian…