Des envolées pop accrocheuses, une belle inspiration disco, pas mal de tempos synthétiques et funk, des mélodies amples et cinématographiques, sans oublier quelques touches de club music en guise de détonateur, voilà résumé en quelques mots le premier album volontiers surfeur de Data. Ce jeune producteur français, à peine âgé de 23 ans, s’amuse en effet à jongler avec les styles et les références, livrant avec Skywriter une version digitale et modernisée d’un certain âge d’or du groove, de la pop et du dancefloor, quelque part entre la révolution disco de la fin des seventies et le style résolument FM de la décennie 80.
Génération 2010
Passé par le hip hop dans son adolescence, ce pur produit de la génération Myspace et du buzz Internet, a pris son envol il y a à peine trois ans au sein de ce que l’on a nommé la seconde french touch. Néanmoins, Data possède quelque chose de plus, ou disons de différent, de tous ses comparses nés dans le sillon de la révolution Daft Punk. A l’image du Britannique Calvin Harris, dont il se sent plus proche, David Guillon réinjecte dans cette pop des futures et proches années 2010, une bonne dose de disco-funk, évoquant plus volontiers le groove de Chic, la classe de Shalamar ou l’inspiration dance de Quincy Jones, que les « turbines » actuelles, ces fameux tubes techno au son dévastateur.
A ce titre, Skywriter, même s’il fait preuve d’une économie volontaire de moyens comparé aux fastes d’il y a trente ans, possède une évidente coloration orchestrale, mariant les timbres de voix, les chœurs et le piano, les jeux de basse disco et les guitares funk, les harmonies de claviers et les clins d’œil rock, tout cela étant en somme très éloigné de la vague électro dans laquelle l’artiste a fait ses premiers pas discographiques.
Cette nouvelle famille pop, c’est aussi celle des grands producteurs anglo-saxons actuels, que Data évoque avec beaucoup de respect et de modestie. Que l’on pense au le tandem Timbaland/Timberlake, Stuart Price des Rythmes Digitales ou enfin le duo Outkast, cette brochette d’artistes géniaux ont tous réussi à leur manière, à concilier les mélodies séductrices de la pop, la modernité des années digitales et quelques grandes figures de style issus des années 70 ou 80.
Space soundtracks
Pourtant, comparé aux célébrités américaines qui fascinent la génération MTV, Data affiche sa différence et son caractère. Skywriter distille un feeling rêveur et synthétique que l’on retrouve finalement peu dans l’univers classique de la pop. Comme beaucoup d’autres artistes de sa (jeune) génération, Data cultive en effet une véritable fascination pour les arpèges planants, l’esthétique joliment naïve et l’utopie futuriste de ce que l’on a nommé la space disco, ainsi que pour les volutes électroniques de quelques figures comme Vangelis, sans oublier le romantisme affiché de grands compositeurs de B.O. parmi lesquels Vladimir Cosma. Enfin, d’autres producteurs, ayant réussi à l’image de Giorgio Moroder ou Ryuichi Sakamoto à concilier au cours de leur carrière l’inspiration électronique, le charme de la pop et l’écriture orchestrale, se retrouvent naturellement au panthéon personnel de David et semblent avoir directement influencé l’écriture de cet album.
Variations pop
Car à l’évidence, Skywriter s’écoute d’une traite et possède une indéniable écriture cinématographique. Composé comme tout film pop qui se respecte, l’album alterne titres d’ouverture et de clôture, moments de stress et d’extase, scènes de danse, instants de charme et générique de fin. « Verdict », « Renaissance Theme » ou « Blood Theme», les titres les plus filmiques, pourraient ainsi évoquer, au choix, le Moroder de Scarface (Ah, Michèle Pfeiffer dans la fameuse scène de club !), le Pacino de Carlito’s Way ou les jeux harmoniques d’un François de Roubaix signant ses plus belles mélodies pour Gabin ou Ventura.
Côté pop, Sébastien Grainger, voix de tête et ancien chanteur de la formation rock, Death From Above 1969, participe à deux titres à l’inspiration FM et eighties, « One In A Million » et « Rapture », tout deux déjà sortis en single. Voix de velours et grand fan de black music, le Français Benjamin Diamond s’invite quant à lui sur deux titres, le plus tendre et funky « So much in love » (auquel participe par ailleurs au vocodeur, Breakbot, un autre jeune frenchy) et le tout aussi tubesque, « Skywriter », qui donne son titre à l’album. Côté énergie, « Nightmare », destiné au peak-time des dancefloors, porte bien son nom et devrait dégourdir les jambes des plus blasés. « Aerius Light », plus épique, concilie la puissance actuelle de l’électro et l’inspiration space de l’album, et « Morphosis » ose un clin d’œil malicieux vers la power pop et le rock et de stade. Enfin, au beau milieu de ce disque concentré en 46 minutes pied au plancher, l’instrumental « Electric Fever » constitue un bel exercice de groove disco plus épuré.
Skywriter Alive
Cette fusion toute personnelle de mélodies vintage, de tempos électro et de figures de style disco-funk se retrouve naturellement dans les nombreux DJ sets que David réalise à travers le monde. Mais désormais, c’est sur scène que cet artiste français va défendre l’alliage prometteur de Skywriter. Plus tourné vers l’énergie des clubs et du dancefloor, on pourra ainsi découvrir son live à partir du mois de juin 2009 lors de sa tournée des festivals européens. Scénarisé par l’équipe d’Exyzt, Data, équipé de ses machines,
proposera un show détonnant, propulsé par un jeu d’écrans et de diodes lumineuses dont la puissance n’est pas sans évoquer bien sûr, les plages les plus enlevées de ce premier album.
Enfin, pour ceux qui voudraient un peu mieux connaître le personnage, et découvrir sa malice, son humour et son attachant côté grande gueule, rendez-vous sur la web TV, Konbini.com qui lui consacre une dizaine d’épisodes dans sa nouvelle série vidéo, « Support Me », le suivant parmi ses nombreuses tournées du Japon à Berlin, en passant par ses sessions de studios. Le résultat est franchement bigger than life !
PIERLUCIEN
ALBUM "WHAT ABOUT THE DAY AFTER", SORTIE LE 26 AVRIL
Pierlucien, auteur-compositeur-interprète, producteur et danseur professionnel sort son premier EP electro-pop le 26 avril 2024. QUI EST PIERLUCIEN ? Danseur professionnel diplômé de l’École Supérieure de Danse de Cannes Rosella Hightower en 2014, Pierlucien est un showman se passionnant pour la représentation artistique et corporelle. Originaire des Vosges (FR), l’artiste a été conquis par l’Allemagne […]