Après être longtemps allé chercher l’inspiration à l’autre bout du monde, le producteur Clem Beatz a décidé de se poser. Non pas pour laisser le temps passer, mais plutôt pour s’efforcer de faire remonter l’essentiel de sa musique, pour progresser encore.
Un travail intérieur de deux ans qui laisse désormais place à un quatrième EP, The Big Picture, qui tranche drastiquement avec ses précédentes productions. Car si un artiste ne se réinvente pas, à quoi bon créer ?
C’est un besoin de renouveau, de redéfinir son univers qui se manifeste ici. Clem Beatz fait le choix d’orienter ses productions, vers de nouvelles sonorités plus pop, plus brutes et plus électroniques. En tout cas, les synthétiseurs se font de plus en plus farouches et saturés, et les batteries se rapprochent d’un esprit hip-hop, musique qui l’accompagne depuis ses débuts. En fil rouge, une guitare omniprésente, qui rappelle que si Big Wild ou Odesza sont des influences, il ne reniera jamais Tame Impala ou Jungle.
Surtout, il s’est enfin autorisé à collaborer avec de nombreux artistes venus de tous les horizons. Comme Aedan, échappé de l’aventure C2C qui vient parfaire le titre Focus ; la chanteuse Sarah Kinsley est invitée sur le titre éponyme, tout comme l’Allemande LissA sur Only You. Ces featurings sont des points d’orgue à deux ans de création durant lesquels Clem Beatz s’est enfermé en studio pour polir longuement chaque morceau, pour réinventer sa musique.
Sa réputation, il l’a aussi faite sur scène, il met l’accent sur la scénographie et les lumières afin de créer un show digne de son travail studio. Avec une image en tête : celle d’un voyageur venu d’ailleurs qui découvrirait alors la musique de notre nouvelle époque. Car Clem Beatz est un artiste de son temps, et entend bien le montrer.