La basse de Stephen Bruner est le fil qui relie l’âme d’un musicien aux constellations étoilées. Produit par Flying Lotus « The Golden Age of Apocalypse », confond habileté et cosmicité et s’inscrit comme la suite logique de “Cosmogramma”.
Après avoir participé à la composition de nombreux albums, Stephen Bruner, ou Thundercat, se fait désormais accompagner de tout un panel d’artistes, Erykah Badu, les membres de Sa-Ra et J*DaVeY, le pianiste Austin Peralta ou le batteur Ronald Bruner. En résulte un album fidèle à lui même : une oeuvre combinant le jazz tradionnel, une base electro futuriste et une recherche musicale intemporelle.
Natif du Sud de Los Angeles, Bruner découvre les instruments à 4 ans grâce à son père Ronald Sr, le batteur de The Temptations. Sa première basse fut une Harmony noire sur laquelle il s’entrainait à jouer le morceau des Tortues Ninjas jusqu’à ce que son père lui fasse découvrir Jaco Pastorius. L’école étant pour lui un ramassis de leçons indigestes, il se sauve Allemagne à l’age de 15 ans pour rejoindre un boys-band éphémère No Curfew. À 16 ans, il part en tournée avec Leon Ware, pour rejoindre Suicidal Tendencies-les légendes du trash-dont il est toujours le bassiste. Puis, il enchaine encore les tournées et les studios, autant avec Stanley Clarke que Snoop Dogg, en passant par Eric Benet. Le nom « Thundercat » est resté, une référence au dessin animé qu’il aimait enfant
et par extension à son approche surhumaine du métier. C’est un mutant du jazz.
Pris entre une multitude de musiciens, d’endroits et de moment, “The Golden Age of Apocalypse” a mis des années à se construire car Bruner n’envisageait pas d’exposer sa propre musique. Alors FLying Lotus l’a encouragé, et chaque morceau est devenu un voyage. Le bouillonant « Daylight », des boucles douces d’un piano blues, un synthé New Age, une suite de beats et de basses chaudes. Aussi, « Walkin », un morceau définitivement optimiste, poussé par l’audace digitale de Stephen Bruner. Mais aussi des morceaux improvisés comme « Jamboree » et des carambolages rythmiques comme « Fleer Ultra ». Le moment le plus surprenant de l’album, la collaboration de George Duke dans « For Love I Come », d’une beauté pailletée de harpe cristalline. « Return to the Journey » nous emporte vers l’inattendu, et Bruner chante ‘Time will pass us by’ (le temps nous file entre les doigts) mais les auditeurs ne doivent pas s’en inquiéter car dans l’univers de cet album, le temps n’a pas vraiment d’importance.
http://thundercattheamazing.tumblr.com/