En 2009, alors que le groupe enregistre une suite à leur premier album nominé aux Mercury Awards, la mort de la mère d’Okumu précipite les projets et le style du groupe dans la tourmente. Okumu s’en souvient encore : « Je n’ai pas pu me replonger dans la musique pendant un très long moment. Cela m’est revenu lors de l’enterrement de ma mère, qui a duré plusieurs jours. Un soir, durant la veillée mortuaire, ma grand-mère maternelle Zilpa est arrivée chez nous accompagnée d’un groupe de femmes qui ont chanté des chants religieux traditionnels. Elles se sont approchées du corps de ma mère et ont chanté et dansé autour du cercueil. C’était le plus beau son qu’il m’ait été donné d’entendre.
Elles ont changé l’atmosphère grâce à ce son et à l’âme qu’elles lui ont insufflée. Elles célébraient la vie et la mort, le chagrin et l’espoir,… Cet acte permettait à toutes les personnes présentes de s ‘exprimer. Ce moment m’a permis de me rappeler ce qu’était la musique pour moi. La musique est là pour tout le monde. Elle rassemble et transforme. Je suis content que l’on retrouve ces voix tout au long de l’album. »
Cette révélation constitue le noyau spirituel de « Rispah » (prénom de la mère d’Okumu). C’est un album plein de mélancolie, ce qui était inévitable, mais une mélancolie teintée d’espoir. C’est avant tout un album inclusif qui s’appuie sur le chagrin personnel afin de créer une émotion universelle et bien réelle. Tout au long de l’album, le groupe révèle sa richesse créative et musicale. Dans ces chansons résonnent des échos de musique africaine (y compris de magnifiques samples des chanteuses de l’enterrement de sa mère), de psalmodies, de musique sacrée, de Miles Davis de l’ère « In A Silent Way », de touches de compositeurs minimalistes tels que Steve Reich, d’un hip-hop sauvage et psychédélique et de musiques électroniques. Si vous le vouliez, vous pourriez y chercher (et y trouver) des échos des Beach Boys voire de Brian Eno, et cela est dû à l’originalité de leur musique. La musique d’un groupe sans compromis. Rien n’y est jamais inclus sans raison. Le public n’est jamais sous-estimé ou traité avec condescendance. Il s’agit là d’un album débordant d ‘émotion, d’intelligence. Un album dans lequel il fait bon se perdre.
Dave Okumu, Tom Herbert (basse et synthé) et Leo Taylor (batterie) forment le groupe The Invisible depuis 2006, mais leur collaboration musicale remonte à bien plus loin et s’est manifestée dans une énorme variété de projets. Quand ils ne composent pas pour The Invisible, ils prennent part à nombre de projets comme co-écrire et produire l’album de Jessie Ware (Okumu), jouer avec les légendes du post-jazz anglais Polar Bear (Herbert) ou jouer de la batterie sur la plupart des chansons du deuxième album au succès mondial d’Adèle « 21 » (Taylor). Ils ont aussi joué en live et enregistré avec une très longue liste de musiciens, liste qui s’étend de St Vincent pour l’hommage à Tom Waits « Rain Dog Revisited », à la Britten Symphonia en passant par Jack de Johnette, Matthew Herbert, Hot Chip, Zongamin, Gramme et bien d’autres. Malgré cela, les musiciens de The Invisible ne s’éloignent pas de ce qui compte le plus à leurs yeux. La beauté, l’émotion et l’intelligence de « Rispah » le démontrent clairement.
Producteur: Rich File (Unkle, We Fell To Earth)
Mix: Craig Silvey (The Horrors / Arctic Monkeys / Portishead / Arcade Fire)
Mastering: Bob Ludwig (Led Zeppelin, Jimi Hendrix, Radiohead)
1. A Particle of Love
2. Generational
3. Wings
4. Lifeline
5. What Happened
6. The Great Wound
7. Surrender
8. Utopia
9. The Wall
10. The Stain
11. Protection
Music Week : « Tout simplement l’un des meilleurs albums britanniques de 2012 qui résistera sans doute à l’épreuve du temps. »
The Times : « Une oeuvre musicale exaltante, majestueuse et frémissante qui semble à la fois antique et futuriste… Remarquable. »
Metro : « Un second album novateur, intensément personnel et passionnant. »
Clash : « Cette année, peu d’albums toucheront l’auditeur avec la même grâce. »
The Fly : « Quel que soit le genre ou dix ans, « Rispah » est un tsunami d’émotion étonnante qui est avant tout, vous fait vous sentir vivant. »
The Fly : « Sans tenir compte du genre ou la décennie, « Rispah » est un tsunami d’émotions qui vous fera avant tout vous sentir vivant »
BBC : « The Invisible ont réalisé une oeuvre à la fois contemplative et cathartique, bouleversant l’auditeur au delà de l’écoute… »