Peintre / Illustrateur / cinéaste
Fondateur dans les années 1970, avec Loulou Picasso, Lulu Larsen et Olivia Clavel du collectif Bazooka, Kiki Picasso n’a jamais cessé d’apporter son regard subversif à la culture visuelle contemporaine.
Bazooka intervient notamment dans l’illustration de presse, la bande dessinée, les clips et les pochettes de disques en utilisant des moyens artisanaux, dans une démarche qui doit beaucoup aux situationnistes et aux dadaïstes.
D’abord illustrateur et peintre, figure majeure du graphisme d’avant-garde et underground, Kiki Picasso participe à la création de l’esthétique punk en semant la zizanie dans les médias (on lui doit par exemple la destructuration de la plaquette de Libération, des collaborations à Actuel, Métal Hurlant etc.). Mais ce qui plaît surtout chez Kiki Picasso, c’est qu’il se détache de la logique no-future qui régit les contestataires contemporains. A l’inverse, il défend le principe d’embellissement constant et propose un travail coloré, empreint d’optimisme.
En 1985, Swatch lui commande une montre destinée à n’être distribuée qu’à quelques « happy few ».
On l’a cru assagi, mais Kiki Picasso continue de provoquer et de déranger en réalisant des vidéos comme Traitement de substitution n°4, un parcours au cœur du psyché X soft et hard.
Portraitiste d’un monde en crise, il crée avec son ami Loulou Picasso Engin Explosif Instantané, un livre commandé par l’Office Central des Inégalités et sorte de ping pong graphique se voulant un rapport d’impact de l’imagerie médiatique.
On ne compte plus les expositions qui lui consacrées. Des squats artistiques à la Villa Médicis en passant par le 104, il milite pour une non-conformité combattive.