Alors que la société toute entière a plongé la tête la première dans le XXIe siècle, force est de constater que nous sommes à un tournant de l’histoire de la musique. Les approches globales s’étendent et les frontières sonores s’amenuisent, comme les gens et les philosophies voyagent plus vite et plus loin qu’auparavant. Informations analogiques et numériques s’entremêlent : voix, batterie, basse désintégrées en « 1 » et « 0 », et reconstruites dans une hybridité nouvelle. le croisement du numérique et de la mondialisation, voici le futur fait réalité.
Personne n’a mieux compris ceci que Ghislain Poirier, l’un des artistes les plus recommandables du moment, expert dans l’exploration de nouveaux territoires où fusionnent hip-hop, musique électronique et idiomes riddim du monde entier. Son obsession pour le lourd, le sale et le rythmé s’est toujours manifestée par avec un enthousiasme hors du commun lors de ses soirées « Bounce Le Gros » (LA soirée de Montréal), ainsi que son excellent précédent album, « Breakupdown » sur le label Chocolate Industries basé à Chicago.
No Ground Under est rempli de ce qu’il décrit comme du « gros dancehall numérique aux basses cosmopolites ». En effet, riddims rapides, electro funk futuriste et beats lourds s’entrechoquent ; une soca digitale crasseuse s’illumine aux côtés des congas ; une bonne dose d’electro pop et de mélodies diablement crunky finiront de vous convaincre.
Tout ça pour dire que No Ground Under est un album énorme, avec assez de bounce pour faire trembler le dance-floor et secouer les corps. le testament d’un homme qui fait de la musique depuis de nombreuses années et qui est entrain de se révéler à lui-même et aux enfant de la mondialisation tels que vous et moi.
GHISLAIN POIRIER « NO GROUND UNDER » (NINJA TUNE)
