Flanger est un duo composé de : Atom Heart, qui joue du Rhodes, de la basse et s’occupe des programmations, et de Burnt Friedman qui joue de la batterie (une Gretsch pour les connaisseurs…) des percus et aussi des programmations.
Depuis maintenant plus de 10 ans, le nom de Atom Heart apparaît dans tous les coins de la musique électronique. Sa palette sonore variée s’étend des expériences acides débutantes, s’autorisant des excursions dans l’ambient jusqu’au jour où les frontières et les définitions disparaissent en 1994 quand il fonde son propre label « Rather Interesting ». Plutôt intéressant !
Dès lors il étire et plie le langage de la musique, mutant le vocabulaire connu au nom de la Débauche et du Progrès. Atom Heart a réalisé plus de 140 disques immortalisant des rencontres avec Bill Laswell, Haruomi Hosono, Tetsu Inoue, Pete Lamlook…
Burnt Fiedmann est quant à lui connu pour des sons uniques, des chansons sentimentales et de sublimes mélodies. Avant de commencer Nonplace Urban Field, il était le pilier central de The Drome ; dont les disques The Unireverse et Party in the Woods pour N-Tone (sous-division expérimentale de Ninja Tune) et compose une pile d’albums introuvables qui ont mené à la faillite la plupart des labels pour lesquels il a travaillé.
A côté de N-Tone et Kiff SM, il a aussi enregistré pour le label suédois Dot records. Friedman a longtemps été intéressé par la percussion. La considérant, non comme une toile de fond cliquetante à la notation musicale, mais plutôt comme le noyau structurel de la musique. Sa musique a une émotion pré-déterminée de grande ébauche, d’attention au détail et surtout d’intégrité qui en général manquent aux sorties bourgeonnantes de drum’n’tronic.
En 1996 , quand Atom Heart et Burnt Friedman tournent en Australie, la collaboration devient inévitable. D’un intérêt commun pour l’ innovation musicale, Flanger naît en décembre 1997. Machines et idées furent transportées à Santiago de Chile, QG d’Atom Heart. En l’espace d’une semaine, ils concoctent leur 1er album sous le nom de Flanger !
Avec beaucoup d’emphases sur les détails, la musique brouille les barrières entre réel, faux, et hyperréel dans leur recherche de l’ultime paysage sonore organique non-répétitif. Les morceaux commencent souvent par une accumulation de fragments de samples instrumentaux hyper courts -programmés avec une absence de répétition délibérée- combinés à leurs sessions prises dans un studio chilien tout simple. Les structures, comme dans le jazz, sont continuellement développées et ce que nous appelons Acoustique et Electronique deviennent finalement une. Sûrement parce qu’elles ont toujours été la même chose…
Ce que nous avons ici, est une contre-affirmation et une étonnante exception aux années 90 : les paternes 4/4, les toms basse, les boucles et les maxis à sens unique sont évités. Au lieu de ça, Flanger a libéré des éléments de surprise sauvagement condensés.
Probablement 5 ans trop tôt.