Si le bien est l’ennemi du mal, alors le monde de l’electronica s’apprête à voir beaucoup de visages antipathiques. Acclamé en Angleterre lors de sa sortie, « 70 Minutes of Madness » est largement considéré comme « le meilleur DJ mix album de tous les temps ». Mélangeant funk, hiphop, drum’n’bass, techno, B.O de films et à peu près tout le reste, l’album révise les lois du mix…et redéfinit le trip hop au passage.
Quand Journeys By DJ, qui est basé à Londres, suspendit temporairement sa production, la demande de « 70 Minutes… » explosa, des copies se vendant 70$ sur Ebay. Aujourd’hui de retour dans l’arène, Stateside, le label, a été inondé de requêtes pour re-sortir cet album légendaire, qui est toujours aussi frais qu’une rose au petit matin.
A une époque où les tubes insipides pullulent au nom de la dernière danse à la mode, un album de DJ qui résiste à l’épreuve du temps…et ben ça fait très bien plaisir aux oreilles ! Coldcut démontrent un tel niveau d’habileté et d’esprit, qu’ils font un album qui est à la culture DJ ce que les compositions classiques de rock et de funk étaient aux années 60 – 70.
Mais ne nous écoutez pas, allez donc vérifier par vous-même !
Tim Fielding de Journeys By DJ dit de Coldcut « 70 Minutes of Madness » :
L’album de Coldcut résume assez bien notre concept. Nous avons l’impression que l’art du DJ mix a été un peu noyé dans la marre de compilations de clubs, dont la plupart n’ont plus rien à voir avec des DJ. Les compilations sont essentiellement du marketing, alors que les mixes sont des créations. Journeys By DJ est revenu parce que nous voulions remettre le genre dans le droit chemin, et pour ce faire, il n’y avait pas de meilleur album que celui de Coldcut, car, franchement, il est tellement plein de créativité que ça déborde !
Quand nous l’avons sorti la première fois, c’était un peu différent des trucs de house qu’on faisait à l’époque, mais avec le temps, il s’est avéré que c’était plus beaucoup plus proche de la « raison d’être » du label, qui est de célébrer l’art du DJ en tant que musicien, quelque soit son style. N’importe quoi de véritablement artistique réussit à atteindre une forme de transcendance. L’album de Coldcut en est le plus pur exemple – il sonne tout aussi bien aujourd’hui qu’en 95, parce qu’il ne repose pas que sur son tracklisting. Si quelqu’un recherche un album DJ qui se démarque des déchets qu’on nous passe, soit-disant, dans une culture populaire de club, et bien le voilà !