L’histoire de Bonobo est une histoire comme on en fait plus dans la musique contemporaine. Pas de sensation internet virale, pas de gros hit, pas d’alignement dans l’air du temps. En lieu et place de cela, après quatre albums, des myriades de tournées, de singles, de remix et de productions pour d’autres artistes, il est progressivement devenu l’un des artistes les plus importants de la musique électronique. Le dur labeur a payé, et son point culminant en 2010 avec Black Sands : un album magistral qui a marié l’inimitable génie musical et mélodique de Green à l’électro de pointe, aux basses, et aux percussions contagieuses.
Après plus d’un an de tournée avec des versions live plus longues de Black Sands, il a enfin trouvé le temps de se poser dans son studio new-yorkais et d’écrire son cinquième album studio. Aujourd’hui, en 2013, il se prépare à nouveau à élever le niveau. The North Border est un grand pas en avant : à la fois l’évolution naturelle et la continuation de la palette électronique de Black Sands. Album résonnant, à thèmes, addictif et façonné à la perfection, c’est un passionnant bijou de cohérence. C’est aussi un album qui montre la distance parcourue par la musique électronique. Sa texture riche, sa force émotionnelle, et toute sa profondeur sont des facettes que l’on retrouve plus souvent, oserait-on écrire, dans la musique classique. Si une révolution devait avoir lieu dans cette scène musicale, Simon Green serait l’une de ses forces motrices légitimes.
Quand Green s’aperçut qu’il partageait avec Erykah Badu une appréciation mutuelle pour leur travail respectif, il sauta sur l’occasion de collaborer avec elle. Le titre qui en résulte, « Heaven for the Sinner », est l’un des triomphes de l’album, une master class vocale transcendantale, comme une incantation mariée à un glitch two-step et à une mélodie pleine d’aspirations.
L’outsider de la folk de NYC Grey Reverend apparaît dans le morceau qui ouvre cet album, « First Fires », où il procure un grognement brut, tout en émotion pure, qui donne le ton d’un album joyeusement désinvolte. Bonobo à l’habitude de déterrer de nouveaux talents, Black Sands a d’ailleurs lancé la carrière solo de la chanteuse guest Andreya Triana. Il récidive pour The North Borders. La voix saisissante et éthérée de sa nouvelle collaboratrice Szjerdene est parsème l’album, et Green a une fois de plus trouvé la voix parfaite pour exprimer où il se trouve. « Transit » voit sa voix se tisser autour d’un beat garage à la fois fragile et déterminé, un hook qui émerge peu à peu des profondeurs du morceau.
« Emkay » est un magnifique exemple de l’habilité de l’album à marier des percussions urban addictives à une mélodie déchaînée qui émeut l’auditeur sans jamais échouer. Dans le premier single « Cirrus », un rythme d’une précision d’horloger conduit une mélodie insistante au doux carillon qui amène vers l’un des grands climax émotionnels du disque.
The North Borders, comme tous les grands albums, est un album qui requiert d’être écouté en tant que tel ; une œuvre avec sa propre logique interne, ses thèmes et son arc narratif. Les capacités de Bonobo sont au plus haut et The North Borders est tout ce que son armée grandissante de fans espérait : un pur délice.
En l’honneur de cet incroyable nouvel album, Ninja Tune a pressé 250 vinyles White Label contenant un nouveau titre de l’album. Ces vinyles seront dissimulés dans quelques uns des meilleurs disquaires à travers le monde. Ils contiennent un code unique à entrer sur www.bonobomusic.com pour avoir une chance de gagner un grand prix top secret. Les disques apparaîtront à différents moments dans plusieurs pays et boutiques, donc gardez un œil sur votre disquaire et sur bonobomusic.com pour plus d’informations. Bonne chasse !
31/05/13 Lille – L’Aéronef
03/06/13 Lyon – Le Transbordeur
05/06/13 Bordeaux Mérignac – Le Krakatoa
06/06/13 Paris – Le Trianon