Blockhead est un enfant de New York City. Fils d’artistes, il s’est intéressé à la musique très jeune. Féru de son Blockhead a toujours eu un penchant particulier pour le hip hop et s’est petit à petit constitué une immense collection de cassettes puis de CD. Après avoir essayé de rapper il s’est vite rendu compte que sa place était plutôt derrière la console. Depuis lors il a beaucoup travaillé. Récemment on lui doit l’essentiel des compositions sur les classiques de Aesop Rock Labor Day et Float, et des collaborations avec toute la crème de l’underground rap : Slug of Atmosphere, Murs, Mike Ladd et SA Smash… Il a aussi trouvé le temps de préparer un break beat pour le label Mush intitulé Blockhead’s Broke Beats, et pour se distraire il a participé à l’album parodique de Party Fun Action Committee sorti l’an passé sur Def Jux.
La tendance dans le hip hop instrumental ces derniers mois était au grandiloquent, au pompeux, à l’épique et au ringard. Sur Music By Cavelight le compositeur de Aesop Rock et Slug rafraîchit le genre avec le hip hop le plus mélancolique, sublime et le plus discret à l’heure actuelle.
De l’anti-fanfare “Insomniac Olympics” qui ouvre l’album, à l’élégiaque disco bass de “Carnivores Unite”, en passant par l’atmosphérique “You’ve Got Maelstrom”, le reggaephonique de “A Better Place” et les violons anarchistes de “Music By Cavelight”, ce disque impose véritablement ses propres émotions du début à la fin.
Pour autant n’allez pas en conclure que l’émotion se substitue à la technique ou à l’originalité. La structure de « Breathe And Start » a de quoi surprendre, ou encore l’utilisation des voix et la façon dont il les utilise pour créer une sorte de choral tout au long de « Triptych ».
Voilà tout. Blockhead est un garçon modeste, nous ne voulons pas le mettre mal à l’aise en criant au génie. Sa musique parle d’elle même.