Bien entendu, la production musicale est passée à autre chose, ce qui poussa Eric à se demander ce qu’il pouvait faire avec : une sorte de rétroingénierie qui le ramènerait à son enfance. Après un peu de bidouillage, il comprît enfin : l’essence même du blues a toujours été de ramener la musique à son plus simple état, et c’est exactement ce que le SP1200 fait. Trois jours durant, il disséqua et réassembla les pistes de 12 Bit Blues sans utiliser aucun logiciel de séquençage. En utilisant les pads de la machine et un enregistreur multipiste, Eric a joué chaque partie des tracks en temps réel avant de revenir en arrière pour y ajouter ses cuts.
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[audio:https://pingpong.fr/wp-content/uploads/2012/07/5-bit-Blues.mp3|titles=KID KOALA « 5 BIT BLUES » (FREE DOWNLOAD)]
Tout cela nous donne un album brut, spontané et étrangement beau, comme la musique dont il s’inspire. En essayant de dépasser voire de surpasser la technologie qu’il utilise, Kid Koala redonne vie à l’irréelle étrangeté qui faisait partie intégrante du blues avant que ce dernier ne devienne un stéréotype de pub de bière et le fantasme des cadres marketing d’âge mûr. C’est LA musique, déchirée, éraflée, affligée, à tel point que toutes ces pauvres âmes vendues au diable à la croisée des chemins (cf. la légende de Robert Johnson) se lèvent pour vous procurer des frissons le long de la colonne. Totalement véridique, et oui, totalement inventé.