Cette idée le mena à tenter une expérience assistée par ordinateur. Si tous les cristaux doivent pointer dans la même direction, pourquoi pas un seul gros cristal ?
Est-ce qu’une boule de fer se trouvant à plus de 2500km peut devenir un unique cristal ? Bien qu’on en aie jamais entendu parler jusqu’alors, cette idée nous amène à réaliser que la température et la pression extrêmes du noyau interne offrent des conditions idéales au développement des cristaux. Les laboratoires à haute pression de Slugabed ont mené de nombreuses expériences afin de tester ces théories.
L’article « Time Team » consiste en une documentation concise desdites expériences.
Greg Feldwick a 23 ans, vient de Bath et fait des bruits en tant que Slugabed. Ses premières sorties ont eu lieu sous les labels Stuff, Ramp, puis Planet Mu, mais il signe à présent chez Ninja Tune, le vaisseau-mère. Sa musique est imprégnée d’un mélange unique d’humour, d’une production de haut niveau, de piqûres dancefloor et de mélancholie. « Time Team » est son premier album et selon nous, il est juste excellent.
L’album commence avec « New Worlds », un héroïque crapahut à travers de vastes paysages spatiaux, suivi du single « Sex », plein de bruits de succion terriblement suggestifs. Il nous emmène ensuite fouiller plus profondément dans l’âme désincarnée de « All This Time », puis « Moonbeam Rider » qui combine la lycanthropie numérique avec une sorte de puissant groove funky, qui devrait être servi avec une mise en garde. Avec les couinements nerveux de « Travel Sweets » et le scintillement 16/9ème de « Unicorn Suplex », nous sommes face à un album qui nous évoque une vision du monde certes particulière, bizarre même, mais néanmoins belle. Un des titres phares de l’album est « Mountains Come Of The Sky », doté d’un magnifique rythme houleux ainsi que de voix réjouissantes tandis que la mélodie du synthé atteint des hauteurs stratosphériques en plein milieu du titre. « Grandma Paints Nice » distille encore plus de chaleur et d’émotion provenant de sons dits synthétiques, et « Climbing A Tree » ressemble à la lente et magnifique mort d’un ordinateur qui s’accroche à sa mémoire virtuelle jusqu’à l’inéluctable fin.
Pour couronner l’album, l’electro jam « Earth Claps » nous emmène en randonnée vers le noyau même de la Terre et nous y fait fondre afin de mieux nous faire recracher par un volcan. Enfin, la mélancolie désarticulée ambiante est poussée à la crise de nerfs dans le titre clôturant l’album, « It’s When The Future Falls Plop On Your Head ».
Quand on lui demande d’expliquer « Time Team », Feldwick répond qu’ « il s’agit de sentiments profonds provoqués par des choses inexprimables ». C’est en effet un album plein de sentiments, de chaleur et d’humour, une remarquable prouesse pour un album composé principalement de synthétiseurs et de boîtes à rythmes. Vous allez encore entendre beaucoup parler de Slugabed.
Quelque chose de spirituel sur les cristaux ou une autre absurdité sur ce dont on parlait tout à l’heure.