Voiciiiiiiiiiiiiii Treva.
Treva Whateva. Ce nom ne vous dit rien ?
Il a bossé chez Boom! Tunes et Fat City, a été compilé par DJ Morpheus dans sa 4e Freezone, a signé quelques EPs sur Skint puis Tru Thoughts, avant d’arriver chez Ninja Tune, a mixé un peu partout en Europe, a remixé Electrelane, Monkey Magic, Revolvo et Fingathing, fait de la radio avec Mr Scruff… Alors, certains que ce nom ne vous dit rien ?
Après 8 années d’activisme musical et d’excentricité funky, Treva nous offre enfin son premier album après plus de 5 EP. Et les métaphores sont ici bien inutiles pour décrire à quel point cela valait la peine d’attendre.
Avec la basse garage de Bouncing Bomb, la proto-disco de Driving Reign, le chant des marionnettes sur Singalong, l’esthétisme « fruits sur la tête » de Havana Ball et la vieille ragga-jungle des écoles de Dedicated VIP (qui nous rappelle pourquoi nous avons tant aimé la drum&bass), cet album vous fait bouger la tête et les cheveux, taper des pieds, grimacer et vous désarticuler les membres dans une improbable tentative de breakdance, comme dans les années 80, alors que vous tentiez d’imiter les mecs à la télé.
Vers la moitié de l’album, changement de cap. On prend de l’altitude avec la northern soul carillonnée de Carpe Diem, la latino mélancolique de Music’s Made of Memories, et le « Jackson 5 on va en bloc party et on s’éclate » de Dustbowl, avant de conclure sur la grosse bass hooligane de We Have The Technology et ce qui est sans aucun doute la meilleure BO possible de film gore se déroulant sur le dancefloor, Dangerous Disco.
Vous pourriez dire que Music’s Made of Memories c’est cette musique faite d’échantillons, avec l’esprit comme sampler, et qu’ainsi Treva est le séquenceur de nos mémoires, le directeur artistique de nos souvenirs… Et vous auriez raison.
Alors maintenant, écoutez-le une grande tasse de thé dans une main, ou en dansant sur la tête, un bon gros spliff dans l’autre. Les deux approches fonctionnent, mais l’une d’elles sera plus agréable…
« Du beat-making de haut vol, où les ambiances instrumentales changent d’un titre à l’autre, mais où la qualité demeure. » Rap Mag
« Avec ludisme, joyeuseté en tête et cette absence volontaire de prétention typiques du label Ninja Tune, Treva a réalisé une petite heure de dancehall disco dub’n’bass, composé de leitmotivs mélodiques sinuant au milieu de hautes parois de basses monumentales et imposantes… Une excursion instrumentale à la fraîcheur décalée » Magic été 05