Bien qu’Amon Tobin s’appelle Amon Tobin depuis sa naissance, avant d’être Amon Tobin le producteur il était Cujo. En 1996, il sortit un disque appelé « Adventures in Foam » sur Ninebar, petit label (mais non moins hype) du sud de Londres. C’est aussi à cette époque qu’il signa sur le puissant Ninja Tune, sous son propre nom, et qu’il commença à se transformer en la star internationale qu’il est devenu (disons seulement qu’il est l’un des plus grands artistes de Ninja, doté d’une telle réputation aux Etats-Unis qu’Apple (Mac) lui a demandé de les représenter en personne dans un spot publicitaire T.V !).
Ninebar a suivi le chemin de beaucoup de petits indépendants, qui sortent de bons disques, mais qui luttent ensuite pour leur construire une audience. Amon, comme nous le savons, a pour sa part continué à grandir.
Mais le fait est que « Adventures in foam » était vraiment un bon disque, un de ceux qui méritaient d’être entendus, donc quand Ninja a eu l’opportunité de le sortir, ils ont littéralement sauté sur l’occasion. Rien de moins car une compagnie américaine sans scrupules avait déjà fait circuler une version du disque avec un tracklist modifié, une différente pochette (non-approuvée) et des titres erronés !
Ainsi la version de Ninja est sur deux CDs. Le premier disque contient la version définitive de « Adventures in Foam » telle qu’elle avait été sortie par Ninebar, et le deuxième contient un certain nombre de tracks tirés de singles Ninebar (dont le fameux «Brazilianaire »), ainsi que des bonus tracks de la version vinyle de l’album et trois inédits datant de la même époque.
Toutes les marques de fabrique d’Amon sont là – l’intérêt pour le jazz (pas le « jazzy »), les atmosphères vertigineuses, les beats morcelés. Et même s’il est intéressant d’entendre comment son style a évolué, « Adventures in Foam » demeure un grand disque, idéal pour les amoureux d’Amon, certes, mais digne également d’une véritable sortie.
Un rescapé parmi les classiques en perdition. Nous sommes vraiment trop bons…